Avril 2017
La fameuse « Semaine des primeurs » vient de s’achever dans les vignobles bordelais et les milliers d’acheteurs, journalistes et critiques du monde entier peuvent rentrer au pays après avoir dégusté des centaines de jeunes crus 2016 de toutes les appellations du Medoc, des Graves, des St Emilion et ses satellites, Pomerol mais aussi Fronsac, Castillon, Blaye, Bourg ou encore de l’Entre-deux-Mers. Rappelons que ces dégustations « primeurs » concernent les vins du millésime 2016 qui vient a été mis en fûts pour élevage il y a seulement 2 ou 3 mois. Et il devra y rester encore 12 à 20 mois selon les châteaux et les appellations. Le vin goûté ne donne donc qu’une première idée du résultat final mais il permet à tous les acheteurs de se faire une idée sur la qualité du millésime et de placer leurs commandes « en primeur » pour ces vins qui ne seront ensuite livrés que dans 12 à 24 mois selon les châteaux. Après une année 2015 où toutes les phases météo s’étaient enchainées idéalement pour produire finalement un superbe millésime, 2016 s’est présentée sous des auspices nettement moins favorable. Printemps frais et pluvieux, floraison perturbée, puis Juillet très, trop chaud…avec de l’humidité. Et un début de sécheresse préoccupante vers fin Juillet, et encore en Septembre. Et chaque fois que la partie paraissait compromise, le ciel est venu en aide à Bordeaux: Avec les belles pluies de fin juillet d’abord avant de retrouver un mois d’Août chaud et sec; puis avec les pluies de mi-septembre…Et enfin avec un chaud soleil d’octobre pour assurer la maturité parfaite des cabernet! Et le résultat est là: dans toutes les appellations, beaucoup de couleur, de fruit, d’intensité, des tannins agréable..et une belle acidité! Que demander de plus? Du volume? Et bien il y en a aussi, à la différence de 2015! Quel terroir a donné les meilleurs résultats? Franchement difficile à dire tant tout est très bon. Le Nord Médoc et notamment Pauillac et St Estèphe devraient cependant s’affirmer comme vraiment exceptionnels car leur forte proportion de cabernet a bénéficié à plein de l’arrière saison avec certaines vendanges qui se sont attardées jusque début novembre! Si on ajoute que les blancs secs et les Sauternes sont aussi très réussis, on comprend que Bordeaux ait le sourire! Il reste à espérer que les Châteaux resteront raisonnables dans la fixation des prix pour ne pas déséquilibrer un marché encore fragile. Pour terminer, une pensée pour les nombreux autres magnifiques vignobles français qui n’ont malheureusement pas eu la même réussite et dont certains comme la Bourgogne ou Chablis notamment ont vraiment souffert.