Dégustation avril 2016
Si toutes les régions viticoles espagnoles connaissent désormais un renouveau qualitatif bienvenu, les appellations les plus riches en vins rouges de grande qualité demeurent La Rioja, Ribeira del Duero et Toro toutes situées au Nord et toutes majoritairement consacrées au Tempranillo auxquelles il convient bien sûr d’ajouter aussi Priorato en Catalogne qui est lui plus propice au Grenache.
Aromana 2011 Toro.
Petite parcelle de 2,3ha à 350 m d’altitude au dessus du Duero. 100% Tinta de Toro, nom local du Tempranillo. Robe pourpre sombre. Nez de fruits noirs, de tabac, un peu goudronné. Bouche ample. Les 15° d’alcool apportent puissance et chaleur.Tannins agréables. Evolutions notes balsamiques, fruits noirs, grillé, un peu viandé, profond. Très peu boisé, très direct.Approche rare en Espagne mais résultat remarquable!
Pinna Fidelis Ribeira del Duero Crianza 2011.
Nous restons sur les rives du Douro mais un peu plus en amont, du coté de Burgos. Les vignobles de Ribeira dominent le Duero à une altitude entre 300 et 500m. Cépage Tempranillo élevé 1 an an fût de chênes français et américains. Beau pourpre légèrement évolué. Bouquet de fruits noirs compotés. Légèrement vanillé. Chaud en bouche. Là encore les 15° d’alcool sont bien présents. Notes toastés et légèrement épicées avec un retour de crème de cassis très puissant. Tannins ronds. Finale agréable d’intensité moyenne. Ce vin illustre bien la tendance actuelle à la diminution de l’usage de chêne américain, qui « marque » beaucoup les vins avec des arômes de vanille et noix de coco, au profit de barriques de chêne français plus fin. Reste la question du degré d’alcool. Le Tempranillo, comme la Grenache est vite très-trop? généreux en alcool dans les climats chauds et cela peut être au détriment de la finesse et de l’équilibre des vins.
Marques de Griñon Reserva 1994 Rioja
Robe ambrée nettement évoluée signalant les plus de 20 ans de ce vins. Bouquet de sous bois, épices- muscade. Bouche fraiche et élégante. Tannins complètement fondu. Arômes évoluant vers des notes chocolat/menthe étonnantes et délicieuses, soutenues par des nuances de terpène. Pas de marque de boisé « américain » malgré le passage de 24 mois en barriques de chêne 50% américain, 50% français. Après les 2 précédents on apprécie le contraste bienvenu d’un degré alcoolique plus léger de 13°. L’équilibre du vin est immédiatement plus fin. Encore quelques passes de muleta en bouche et le vin glisse soyeusement. A sa limite d’âge mais encore très plaisant.